interview très spécial d'un fan de dorothée
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il y a 20 ans 8 mois #5983 par inconnu25
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je rematte les sitcoms d'AB sur AB1
interview très spécial d'un fan de dorothée a été créé par inconnu25
Trouvé sur un forum une interview d'un fan très spécial : Jean jacques goldman qui parle de Dorothée :
Michel P. Schmitt - Rien qui soit de l'ordre de la stratégie ? De
l'adaptation à un public ? Quand on est enseignant, par exemple, il faut
s'adapter à son public, parce qu'il change, qu'il ne comprend pas tout, pas
tout le temps de la même façon...
Jean-Jacques Goldman - Il y a près de 60 millions d'habitants dans ce pays.
Quand tu fais ce que tu as à faire, ce que tu peux faire, ce que tu sais
faire, ce que tu fais bien, tu as un public autour de toi. Ça va de
Dorothée à Cabrel, en passant par Renaud, ou MC Solaar. MC Solaar
ne pourrait pas faire ce que fait Renaud, Renaud ne pourrait pas faire ce
que fait Dorothée, Dorothée ne pourrait pas faire ce que fait MC Solaar. Et
chacun fait son métier. Avec un minimum de talent et un minimum de succès
faciles à avoir, nous vivons de ça.
[...]
Michel P. Schmitt - Cette carence est-elle celle des chanteurs, des
auteurs-compositeurs ou des maisons de disques ? Est-ce que les décisions
viennent de vous ou des maisons de disques ? Est-ce que les albums de tout
le monde ont droit à autant de clips ? Comment fixe-t-on l'ordre des
chansons d'un album dont on fera un clip ?
Jean-Jacques Goldman - Depuis que je suis dans ce métier, je n'ai jamais vu
une maison de disques avoir la moindre idée de fond, je n'ai jamais vu une
maison de disques créer un artiste quel qu'il soit. On a l'impression que
des chanteuses comme Dorothée ou Hélène ont été délibérément pensées.
J'ai rencontré le responsable de AB Productions, la boîte qui s'occupe de
la tranche horaire des enfants sur TF1, et qui est maintenant une très
grosse puissance. Ces gens-là n'ont jamais eu la moindre idée de ce
qu'allait devenir le marché des enfants à la télévision ; ils l'ont pris,
parce que personne n'en voulait, et n'ont jamais pensé qu'une tranche
horaire quotidienne pour les enfants pouvait créer un marché fondamental du
disque. Personne ne l'avait prévu. Ce que les maisons de disques faisaient,
c'étaient des gens comme Anne Sylvestre (35). Mais personne n'a jamais
pense : "On va prendre quelqu'un qui va passer à la télévision tous les
jours et qui va faire Bercy pendant un mois". Les maisons de disques
n'avaient pas du tout prévu ces phénomènes, elles les ont seulement
constatés et entérinés, puis engrangés.
[...]
Michel P. Schmitt - Qu'est-ce qu'il faut penser du terme de "variétés" sous
lequel on range souvent les chanteurs dont nous parlons depuis tout à
l'heure ? Est-ce que ça correspond à une esthétique qu'on peut définir ?
Jean-Jacques Goldman - Ce qui me frappe dans ce mot-là, c'est qu'il est
d'abord péjoratif. C'est tout ce qu'il est, d'ailleurs. Il veut dire que
c'est de la variété française, qui n'est pas du rock. La seule chose qui
est claire, c'est l'aspect péjoratif. "Variété", ça veut dire "fabriqué",
"pas naturel". En fait, ça veut dire
"chanson-faite-pour-gagner-de-l'argent", mais qui n'est pas naturellement
inspirée du cri de l'être..." Globalement, c'est un combat qui est en train
de se terminer. Je n'entends plus beaucoup parler de ça. Ça s'est beaucoup
posé dans les années 80-85, quand on se demandait: " Qui fait de la variété
? Qui fait du rock ? " Maintenant on ne se pose plus de questions. Il y a
trop de problèmes à résoudre. Il y a eu cette date fondamentale dans
l'histoire de la chanson française, quand Jerry Lee Lewis (46) est venu
chanter à Bercy avec Dorothée. Ça a beaucoup bouleversé les puristes !
Jerry Lee Lewis, Chuck Berry, c'est difficile de dire qu'ils ne sont pas
des rock'n'rollers. J'ai assisté à l'enregistrement d'une émission avec un
duo entre Joe Cocker (47) et Patricia Kaas. Je crois que ces choses-là sont
en train de sombrer. C'est une chose qui n'existe qu'en France. Quand Julio
Iglesias (48) a décidé d'attaquer le marché américain - il faut faire
là-bas avec des parrains -, il a contacté un Américain, une figure du
country américain, Willie Nelson (49), il a contacté Stevie Wonder (50),
ils ont fait des duos ensemble. Ça n'a posé aucun problème. Alors que chez
nous, si Dorothée, qui a tous les moyens, qui peut obtenir Chuck Berry et
Ray Charles éventuellement, parce que tous sont fascinés par sa voix,
demande à Etienne Daho (5l) de chanter avec elle, quelle que soit la
situation financière d'Etienne Daho, quelles que soient ses convictions, ça
ne marchera pas. C'est un problème strictement français.
Michel P. Schmitt - Rien qui soit de l'ordre de la stratégie ? De
l'adaptation à un public ? Quand on est enseignant, par exemple, il faut
s'adapter à son public, parce qu'il change, qu'il ne comprend pas tout, pas
tout le temps de la même façon...
Jean-Jacques Goldman - Il y a près de 60 millions d'habitants dans ce pays.
Quand tu fais ce que tu as à faire, ce que tu peux faire, ce que tu sais
faire, ce que tu fais bien, tu as un public autour de toi. Ça va de
Dorothée à Cabrel, en passant par Renaud, ou MC Solaar. MC Solaar
ne pourrait pas faire ce que fait Renaud, Renaud ne pourrait pas faire ce
que fait Dorothée, Dorothée ne pourrait pas faire ce que fait MC Solaar. Et
chacun fait son métier. Avec un minimum de talent et un minimum de succès
faciles à avoir, nous vivons de ça.
[...]
Michel P. Schmitt - Cette carence est-elle celle des chanteurs, des
auteurs-compositeurs ou des maisons de disques ? Est-ce que les décisions
viennent de vous ou des maisons de disques ? Est-ce que les albums de tout
le monde ont droit à autant de clips ? Comment fixe-t-on l'ordre des
chansons d'un album dont on fera un clip ?
Jean-Jacques Goldman - Depuis que je suis dans ce métier, je n'ai jamais vu
une maison de disques avoir la moindre idée de fond, je n'ai jamais vu une
maison de disques créer un artiste quel qu'il soit. On a l'impression que
des chanteuses comme Dorothée ou Hélène ont été délibérément pensées.
J'ai rencontré le responsable de AB Productions, la boîte qui s'occupe de
la tranche horaire des enfants sur TF1, et qui est maintenant une très
grosse puissance. Ces gens-là n'ont jamais eu la moindre idée de ce
qu'allait devenir le marché des enfants à la télévision ; ils l'ont pris,
parce que personne n'en voulait, et n'ont jamais pensé qu'une tranche
horaire quotidienne pour les enfants pouvait créer un marché fondamental du
disque. Personne ne l'avait prévu. Ce que les maisons de disques faisaient,
c'étaient des gens comme Anne Sylvestre (35). Mais personne n'a jamais
pense : "On va prendre quelqu'un qui va passer à la télévision tous les
jours et qui va faire Bercy pendant un mois". Les maisons de disques
n'avaient pas du tout prévu ces phénomènes, elles les ont seulement
constatés et entérinés, puis engrangés.
[...]
Michel P. Schmitt - Qu'est-ce qu'il faut penser du terme de "variétés" sous
lequel on range souvent les chanteurs dont nous parlons depuis tout à
l'heure ? Est-ce que ça correspond à une esthétique qu'on peut définir ?
Jean-Jacques Goldman - Ce qui me frappe dans ce mot-là, c'est qu'il est
d'abord péjoratif. C'est tout ce qu'il est, d'ailleurs. Il veut dire que
c'est de la variété française, qui n'est pas du rock. La seule chose qui
est claire, c'est l'aspect péjoratif. "Variété", ça veut dire "fabriqué",
"pas naturel". En fait, ça veut dire
"chanson-faite-pour-gagner-de-l'argent", mais qui n'est pas naturellement
inspirée du cri de l'être..." Globalement, c'est un combat qui est en train
de se terminer. Je n'entends plus beaucoup parler de ça. Ça s'est beaucoup
posé dans les années 80-85, quand on se demandait: " Qui fait de la variété
? Qui fait du rock ? " Maintenant on ne se pose plus de questions. Il y a
trop de problèmes à résoudre. Il y a eu cette date fondamentale dans
l'histoire de la chanson française, quand Jerry Lee Lewis (46) est venu
chanter à Bercy avec Dorothée. Ça a beaucoup bouleversé les puristes !
Jerry Lee Lewis, Chuck Berry, c'est difficile de dire qu'ils ne sont pas
des rock'n'rollers. J'ai assisté à l'enregistrement d'une émission avec un
duo entre Joe Cocker (47) et Patricia Kaas. Je crois que ces choses-là sont
en train de sombrer. C'est une chose qui n'existe qu'en France. Quand Julio
Iglesias (48) a décidé d'attaquer le marché américain - il faut faire
là-bas avec des parrains -, il a contacté un Américain, une figure du
country américain, Willie Nelson (49), il a contacté Stevie Wonder (50),
ils ont fait des duos ensemble. Ça n'a posé aucun problème. Alors que chez
nous, si Dorothée, qui a tous les moyens, qui peut obtenir Chuck Berry et
Ray Charles éventuellement, parce que tous sont fascinés par sa voix,
demande à Etienne Daho (5l) de chanter avec elle, quelle que soit la
situation financière d'Etienne Daho, quelles que soient ses convictions, ça
ne marchera pas. C'est un problème strictement français.
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