Psychanalyse des dessins animés

Par curiosité, j'ai acheté il y a quelques années en livre de poche ce chef-d'oeuvre de Geneviève Djénati, "Psychanalyse des dessins animés", dont vous avez peut-être déjà entendu parler par Animeland

En voici quelques bons extraits:

"Dans certains films de fiction, une autre grande difficulté de transmission tient au décalage entre la pensée adulte du créateur et celle du jeune spectateur. Il arrive que la méconnaissance de la pensée enfantine conduise le créateur, en toute bonne foi, à oublier la jeunesse de son public et à produire une oeuvre dont la lisibilité s'adresse davantage aux adultes, ou à de grands adolescents. L'oeuvre peut-être de qualité, esthétique et culturelle, mais sa forme trop complexe sera indécodable par l'enfant qui s'en désintéressera. Les retours en arrière qui désorganisent le temps, par exemple, ainsi que les rêves insérés dans la réalité du héros, les allers et venues débridés de deux héros poursuivant le même but, sont extrêmement difficiles à suivre avant l'adolescence. (...) Le très beau dessin animé japonais Princesse Mononoké, de H. Miyazaki, est un exemple frappant de ce type d'erreur déstabilisante. Les enfants d'âge primaire -six-dix ans- ont été incapables de restituer l'histoire autrement que par bribes, sans liens, et les plus jeunes n'ont pu maintenir leur attention très longtemps."

"Le tombeau des lucioles, du japonais Isao Takahata, est un modèle du genre. (...) Néamoins, et bien que suggérée, la mort de la petite fille peut avoir un effet traumatisant sur les jeunes enfants et les fréquents allers et retours du réél à l'onirisme rendent la lisibilité de l'histoire un peu complexe. Cependant, et là est notre propos, dans ce très beau film d'animation, le grand frère remplit parfaitement son rôle de transformateur, de parent supplétif."

"Cette transgression de l'ordre établi se retrouve dans des séries aux couleurs d'innocentes distractions. Superman, Robocop, Kent le survivant (sic), dont la force surhumaine du héros fait l'admiration des jeunes, ont tout pour plaire à des adolescents avides d'aventures qui en minimisent l'exploit sanglant puisque c'est <<pour la bonne cause>> !"

"Jusque dans les années 90, le super-héros régnait en maître dans les films d'animation. Goldorak, Dragon ball Z, Batman sévissaient en toute brutalité triomphante. Cette tendance s'est heureusement infléchie. Là encore, des associations sont intervenues pour s'insurger contre cet abus de violence. Après étude et arbitrage du CSA, Dragon ball Z fut même interdit d'antenne."

"Quand le créateur triche, pour répondre à l'injonction de "faire du public", ou si ses références culturelles sont très éloignées de celles de son public, le résultat se révèle infiniment moins appréciable. (...) South park n'est pas une fiction à l'usage des enfants comme son genre -film d'animation- pourrait le laisser croire. Il soulève d'ailleurs une interrogation à propos de la recrudescence des films d'animation pour adultes, dans la publicité ou le cinéma. Le coût moins élevé du procédé, par rapport aux films de fiction avec des personnages, a de quoi tenter les producteurs. Ce cinéma s'adresse principalement aux jeunes adultes dont l'enfance fut bercée par des mercredis de dessins animés et qui constituent un public tout trouvé pour l'audimat."

Sur Dragon ball Z: "(...) à grand renfort de cris, bagarres, explosions et courses-poursuites. L'évolution du rhytme des images est quasiment nul. Au mieux, les dernières secondes sont plus calmes, n'apportant pas l'apaisement nécessaire pour revenir à la réalité."

Sur Bambou et compagnie: "Plusieurs personnages discutent dans une rue, devant une affiche représentant une femme à la poitrine dénudée. Cette affiche ne présente aucun intêret pour le déroulement de l'histoire, mais elle n'échappe pas au regard des jeunes spectateurs dont l'excitation n'est pas <<élaborable>>."

"Les dessins animés japonais sont presque tous construits sur le même principe. Dragon ball Z entre autres, paru en bande dessinée vendue en kiosque, a été diffusé en série de films de courte durée."

Liste des autres DA plus ou moins encensés dans cet ouvrage:

Les Teletubbies
Kirikou et la sorcière
Tom et Jerry
Princes et princesses (de Michel Ocelot)
Pingu
Le roi lion
Bambi
Chicken run
Les 101 dalmatiens
Fantasia
La belle et le clochard
Mulan
Peter pan
Les trois petits cochons
Le roi et l'oiseau

Les autres DA plus ou moins fustigés:

Les Simpson
Angela Anaconda
Digimon
Archie mystères et compagnie
Pokémon
Les Griffin
Godzilla
Pocahontas
Les contes merveilleux (Disney)
Babar
Aladin (Disney)
Bernard et Bianca

"Sur Bambou et compagnie: "Plusieurs personnages discutent dans une rue, devant une affiche représentant une femme à la poitrine dénudée. Cette affiche ne présente aucun intêret pour le déroulement de l'histoire, mais elle n'échappe pas au regard des jeunes spectateurs dont l'excitation n'est pas <<élaborable>>."

Je ne vois pas où elle a vu ça dans "Bambou" :shock: . La psychanalyste a dû plutôt regarder "Fritz the cat"

Je l'ai aussi ce bouquin et franchement, c'est tordant à lire... Pour elle, il n'y a que l'animation française qui compte, en gros...

Tiens, tu as déménagé BLM : :

Pourrais-tu donner le nom du livre (sauf si c'est le titre du post ) et le nom de l'auteur. Ca à l'air assez intéressant.

Parfois les psy nous balancent de ces trucs à mourir de rire tellement ils croient que les gens fonctionnent tous pareil et sont tous fragiles.

Ptitpimousse Cassis écrit: Pourrais-tu donner le nom du livre (sauf si c'est le titre du post ) et le nom de l'auteur.

Je viens de les ajouter dans le premier post.

Je me souviens d'avioir lu un extrait de cet ouvrage (ou une interview). L'auteur part du postulat que les Das sont pour les enfants ; donc, les DAs trop violents sont forcément mauvais (et pas ibnadaptés à un public donné).

Exemple : l'auteur avait montré le film de Baddack à des gamins de maternelle ; certains avaient chialé. Evidemment : le film est le plus noir de tous, ne comportant aucun espoir (sauf si on connaît la suite, avec les visions de Goku qu'a son père). Conclusion : le film est nul.

Pour moi, c'est la psy qui l'est pour avoir montré du DBZ en général et ce film en particulier à des gamins de maternelle.

Autre exemple :

South park n'est pas une fiction à l'usage des enfants comme son genre -film d'animation- pourrait le laisser croire.

Encore l'amalgame film d'animation = pour enfants. Il suffit d'écouter South Park 30 secondes pour se rendre compte que ce n'est pas pour des enfants.

starsky écrit: Tiens, tu as déménagé BLM : :

Oui, il y a quelques mois déjà ^^

Cyril écrit:

South park n'est pas une fiction à l'usage des enfants comme son genre -film d'animation- pourrait le laisser croire.

Encore l'amalgame film d'animation = pour enfants. Il suffit d'écouter South Park 30 secondes pour se rendre compte que ce n'est pas pour des enfants.

Cet seule assertion de l'auteur est en effet amplement suffisante pour conclure que ce livre est une daube puisqu'elle semble baser tout son postulat dessus. Non, Geneviève, les dessins animés ne sont pas que pour les enfants. Si vous aviez bien bossé votre sujet, vous le sauriez... Allez, vous me l'écrirez cent fois pour demain.

Jaspion écrit:

Ptitpimousse Cassis écrit: Pourrais-tu donner le nom du livre (sauf si c'est le titre du post ) et le nom de l'auteur.

Je viens de les ajouter dans le premier post.

Merci.

BLM écrit:

starsky écrit: Tiens, tu as déménagé BLM : :

Oui, il y a quelques mois déjà ^^

La banlieue parisienne et Paris ne te manquent pas (trop) ? ^^